Fév 23

Newsletter du 23 février 2018

 

Le petit-déjeuner tech et équilibré

Vendredi 16 Février 2018, planète Terre

Hello ! Comment ça va ce matin ? Comme tous les vendredi, on se retrouve après le café pour papoter tech et actualité.

Au menu de ce matin :

  • On met la tête dans les étoiles avec Starlink, le projet fou de SpaceX qui souhaite fournir internet au monde entier
En accompagnement :
Bon appétit !

La formule express_ L’actu en bref

De l’électronique comestible imprimée sur des aliments_

Après Sigfox qui souhaite rendre l’IoT jetable et connecter les packagings les plus banals, des chercheurs de l’université Rice au Texas ont trouvé un moyen de connecter directement des aliments en gravant des motifs en graphène, un matériau conducteur, à leur surface pour former des étiquettes électroniques comestibles.

Comme le graphène conduit le courant, ces motifs (ou tags) peuvent faire office d’étiquettes électroniques ou de capteurs, et ainsi indiquer où et quand le produit a été fabriqué, ou encore s’il contient des bactéries dangereuses pour la santé. Des étiquettes RFID (Radio-Frequency Identification), déjà largement utilisées dans le commerce, pourraient ainsi être gravées directement à la surface des aliments et ainsi permettre de stocker des informations et de les transmettre grâce à une petite antenne. Les produits pourraient alors être identifiés et tracés, depuis leur lieu de production jusqu’à notre l’assiette. D’autres types de tags pourraient également être utilisés en tant que capteurs pour détecter des éventuelles contaminations des aliments par des micro-organismes. « Les tags pourraient s’allumer », envisagent les chercheurs.

Ces motifs sont gravés grâce à un procédé laser : le LIG – Laser-Induced Graphene, ou graphène produit par laser – qui fonctionne à température ambiante et à l’air libre, donc potentiellement très accessible et réalisable à grande échelle. Ce procédé s’inscrit ainsi dans un champ de recherche prometteur et d’avenir, celui de l’électronique comestible, imprimable, biodégradable ou encore flexible.

Une IA pour prédire les éruptions volcaniques_

Des chercheurs de l’Université de Stanford, de la Boise State University et de l’Université de Concepcion au Chili ont trouvé une nouvelle manière de prévoir des éruptions volcaniques.

L’idée est simple : elle consiste à surveiller les sons basses fréquences, appelées infrasons, qui sont produits par certains volcans actifs. S’ils sont inaudibles pour l’homme, ils sont pourtant très puissants (jusqu’à 100 000 watts d’énergie acoustique par jour). Ces sons parcourent de longues distances dans l’atmosphère et peuvent être détectés et enregistrés avec des microphones spécialisés.

Et pour surveiller l’activité des ces infrasons, c’est encore l’intelligence artificielle qui nous rend service. Des modèles de deep learning pourraient notamment être utilisés, étant particulièrement bien taillés pour ce type d’utilisation. En effet, ces algorithmes sont capables de définir, seuls, leurs propres caractéristiques clés à partir des données brutes (ici la captation des infrasons), pour ensuite optimiser leur prédictions, et un jour peut être prévenir les habitants avant que les éruptions ne se produisent (et ainsi anticiper les évacuations, etc.).

The Boring Company autorisé à creuser sous Washington_

Alors non, The Boring Company n’est pas destiné, du moins à la base, à commercialiser des lance flammes et à faire le buzz dans la presse mondiale. La société d’Elon Musk a au contraire une ambition très louable : résoudre les problèmes d’embouteillages urbains en creusant des tunnels sous les villes. Et bien évidemment, ces tunnels ne seront pas tout à fait ordinaires : les voitures ne seraient pas censé y rouler mais y être propulsées. Grâce à un système d’ascenseur, les voitures seraient posées sur des rails souterrains, dont la vitesse pourrait atteindre + de 200 km/h.

Il y a a peine quelques mois, l’entreprise a obtenu l’autorisation de creuser sous Los Angeles, où une première portion de tunnel a été creusé. Et cette semaine, c’est la ville de Washington DC qui a donné son accord pour que l’entreprise effectue des tests sous la capitale américaine. Cette portion de tunnel servirait non seulement à tester le sol de Washington, mais aussi de “tunnel témoin”, pour donner un aperçu de la faisabilité du projet aux politiques américains et aux investisseurs.

Et à terme, comme l’avait mentionné Elon Musk, ce projet pourrait permettre de réduire la durée du trajet de New York – Washington à seulement 29 minutes (au lieu de + de 4h aujourd’hui).

 

La vidéo concept de The Boring Company, pour y voir un peu plus clair dans ce sombre projet de tunnels.

Des chiffres et des tech_ l’info qui compte

12 mn

C’est le temps passé par les jeunes français chaque jour sur Snapchat,
qui passe devant Facebook_

Une étude de Médiamétrie révèle qu’en France, les jeunes de 15 à 24 ans passent plus de temps sur Snapchat que sur Facebook. En effet, ils passeraient 12mn par jour sur Snapchat, contre 9mn pour Facebook.

Si Youtube reste devant avec 18mn d’utilisation journalière, son utilisation n’est évidemment pas la même que les 2 autres réseaux sociaux. Instagram, l’autre réseau social de Facebook, serait lui utilisé seulement 3mn par jour par les jeunes français.

Ces données sont importantes dans la mesure où la rivalité entre Snapchat et Facebook sur cette tranche d’âge est suivie de près dans le monde entier. La déclin de l’audience des jeunes tranches d’âge sur Facebook préoccupe beaucoup. Même si les jeunes délaissent bien souvent Facebook pour Instagram, Snapchat capte de plus en plus d’adolescents et jeunes adultes. Le réseau d’Evan Spiegel réalise donc un beau pied de nez au groupe de Mark Zukerberg, qui avait tenté de racheter Snapchat en 2013 pour 3 mds $ (refusés par Snapchat).

Selon le cabinet d’étude e-Marketer, Facebook devrait ainsi perdre 2 millions d’utilisateurs chez les moins de 25 ans tandis que Snapchat en gagnerait 1,9 millions, et Instagram 1,6. Et avec cette étude Médiamétrie, avoir des informations spécifiques pour la France permet de mieux organiser les stratégies de marketing en ligne à destination des jeunes.

La news spatiale_ Space X commence sa mission Starlink pour fournir internet au monde entier

C’est le projet fou d’Elon Musk (encore lui) et de sa société SpaceX : fournir internet aux presque 50 milliards d’objets connectés d’aujourd’hui et surtout aux quelques 10 milliards d’humains en 2050. Les deux premiers satellites du projet Starlink ont ainsi été lancé ce jeudi 22 Février.

De quoi s’agit-il ?

En 2014 Elon Musk révélait son idée de réduire le coût et la dimension des satellites pour en déployer une immense flotte. Ce projet ambitionne de placer 12 000 satellites en orbite pour fournir internet en haut débit au monde entier, et ce à bas coût. Pour cela, SpaceX compte placer ses engins en orbite basse, soit à 1 150 km au-dessus de la Terre (là où les satellites géostationnaires utilisés par les opérateurs télécom gravitent à 36 000 km). En positionnant ces satellites plus bas, l’entreprise californienne pourra ainsi atteindre un temps de latence (le délai entre l’envoi de la requête et l’arrivée de la réponse) bien plus rapide : seulement 50 millisecondes, contre 500 avec un satellite géostationnaire.

Les deux premiers satellites lancés ce jeudi, Microsat–2a et Microsat–2b, devraient ainsi être accompagnés d’ici 2021 par environ 4 000 de leurs homologues, pour finalement atteindre une immense flotte de 12 000 satellites en 2024. Des chiffres vertigineux alors qu’aujourd’hui, quelque 1700 satellites (seulement) sont actifs en orbite autour de la Terre.

Ce projet gigantissime pourrait ainsi réellement démocratiser le web, en réduisant fortement le coût d’accès à internet et son déploiement. En effet, on oublie souvent que 57 % de la population mondiale n’est pas connectée à internet, soit plus de 3 milliards d’humains.

Le projet Starlink de Space X en image

La stratégie de lanceurs spatiaux de Space X

Pour lancer les 2 premiers satellites de la flotte Starlink, SpaceX a utilisé son lanceur Falcon 9. Pour rappel, un lanceur, que l’on appelle dans le langage courant une fusée, sert à envoyer et placer une charge utile en orbite, comme un satellite par exemple. Pour SpaceX, ce lancement intervient deux semaines à peine après le décollage réussi de sa mégafusée, la Falcon Heavy, constituée grosso modo de trois Falcon 9 assemblés.

La particularité des lanceurs de SpaceX est qu’ils sont réutilisables. Ils peuvent donc placer en orbite des engins spatiaux et surtout être réutilisés en partie après leurs retour sur Terre. Et c’est un véritable exploit technologique, car depuis le début de l’ère spatiale, les fusées mises en œuvre pour placer en orbite des engins sont perdues après leur lancement. En effet, leur récupération pour un usage ultérieur soulève de nombreux problèmes. À la fin des années 1960 la NASA avait bien tenté d’abaisser les coûts de lancement en développant un système de lancement partiellement réutilisable, la fameuse navette spatiale américaine. Mais celle-ci s’était avéré en définitive beaucoup plus coûteuse que les lanceurs classiques, car moins beaucoup moins fiable, et donc finalement abandonnée.

Donc sur le papier, le concept du lanceur réutilisable semble le meilleur moyen de réduire les coûts pour placer en orbite des satellites. En effet, le premier étage des fusées est la partie la plus coûteuse d’un lanceur, qui représente à lui seul la moitié des coûts (quelque 30 millions de dollars dans le cas d’un Falcon 9). On comprend donc pourquoi il est plutôt intéressant de récupérer cette partie après le lancement, surtout quand on compte envoyer en orbite 12 000 satellites. Pour reprendre une formule d’Elon Musk, c’est un peu comme si on n’utilisait un avion de ligne qu’une seule fois. Absurde.

Toute la stratégie de SpaceX est donc basée sur la réduction du coûts de lancement en mettant au point des lanceurs partiellement réutilisables. Cela permettrait de diviser par un deux le prix des lancements, et ainsi supporter financièrement des projets gigantesques comme Starlink.

Et depuis 2015, seule la version réutilisable du Falcon 9 a atteint une phase d’expérimentation en grandeur réelle. L’avenir nous dira alors si ses avantages financiers sont bien réels (bien qu’on puisse le supposer puisque SpaceX entame son projet Starlink).

Un lanceur Falcon 9 de SpaceX

 

L’atterrissage de deux des trois lanceurs du Falcon Heavy.

Pourquoi l’espace ?

Aujourd’hui, l’internet mondial que l’on connait repose en immense partie sur des câbles sous-marins, transmettant les informations d’un bout à l’autre de la planète. Ils sont les artères indispensables de la société de l’information dans laquelle nous vivons : des milliers de kilomètres de câbles assurent environ 99% des communications intercontinentales (internet ou téléphonie). Ainsi, quand un Français utilise les applications des géants américains du net comme Google, Facebook, Amazon ou Netflix, dont les grands data centers sont basés au USA, l’information transite par ces câbles sous-marins et effectue un aller-retour express entre notre ordinateur et le pays de l’Oncle Sam.

Aujourd’hui, le marché des câbles sous-marins est encore principalement soutenu par les opérateurs télécoms qui ont besoin de ces artères pour connecter leurs clients. En raison du coût d’installation de ces câbles, ils s’y mettent généralement à plusieurs, par le biais de consortiums, pour financer ces tuyaux, et partager ensuite leur capacité. Mais depuis quelques années, les opérateurs télécoms ne sont plus les seuls à investir dans les câbles sous-marins. Certains géants américains du net veulent également disposer de leurs propres tuyaux sous les mers. Facebook et Microsoft vont notamment mettre en service Marea, un câble de 6 600 km entre les États-Unis et l’Europe qui offrira une capacité absolument monstrueuse de 160 térabits par seconde. Google, de son côté, a également investi dans Faster, qui reliera la côte Ouest des États-Unis au Japon sur près de 12 000 km avec une capacité impressionnante de 60 térabits par seconde.

Si historiquement plusieurs technologies comme la radio et le satellite ont rivalisé les câbles sous-marins, depuis les années 1980 et le développement de la fibre optique ces derniers ont largement pris l’avantage et règnent désormais en maîtres sur les communications intercontinentales. Ainsi, selon le centre de recherche Telegraphy, il y aurait environ 430 câbles sous-marins en service.

Mais SpaceX prend le contre-pied de cette hégémonie du câble et promet de son côté d’assurer aux Terriens une couverture planétaire sans avoir à creuser de chantier, poser des câbles à fibre optique et gérer tous les droits de propriété qui en découlent. En passant par l’espace, la société entend ainsi se passer des câbles sous-marins et installer son propre système de transmission de l’information. Outre les éventuels avantages économiques (qui restent à prouver), la constellation Starlink aura tout de même l’énorme avantage de ne laisser aucune zone blanche sur le globe, là où les câbles peinent trop souvent à apporter internet aux zones reculées.

Et bien évidemment, Elon Musk n’est pas le seul à avoir l’idée d’utiliser l’espace pour fournir internet au monde entier. Plusieurs projets très sérieux existent, et c’est même devenu une course entre les géants, notamment américains : Facebook veut le faire grâce à des drones solaires, Google grâce à des ballons, ou encore le projet britannique OneWeb avec une flotte de satellites.

La cartographie des câbles sous-marins par Telegraphy

De gros avantages financiers en perspective

Développer un réseau internet mondial à bas prix et accessible partout sur la planète pourrait représenter un marché immense. Le projet Starlink (et les autres) est donc loin d’être désintéressé, et mettre en place sa constellation de satellites pourrait rapporter très gros. Selon le Wall Street Journal qui a eu accès aux projections financières de SpaceX, l’entreprise tablerait sur 40 millions d’abonnés à son service d’ici 2025, pour un chiffre d’affaires de 30 mds $ (24 mds €) chaque année. De quoi financer le rêve d’Elon Musk, à savoir coloniser Mars ?

Maman maman regarde !_ Niji passe à la télé

Et cette semaine, on y va tout schuss et Jonathan Cassaigne nous parle du ski connecté.



Voilà, c’est fini pour le petit dej’ d’aujourd’hui !

On te souhaite une bonne semaine et surtout un très bon weekend (plus que quelques heures, courage !).

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About The Author

Arthur Le Menec, content Manager @Niji. Essaie actuellement de comprendre le monde 🤔